Excellent au match aller, Josef Simoncik rééditera-t-il la même performance ce soir ? (photo Stéphanie Péron)

Rester dans la course à la montée le plus longtemps possible constitue l'objectif actuel du SPO Rouen. Pour cela, pas de doute, il ne doit pas céder de terrain ce soir dans la salle de Villeneuve-sur-Lot, l'actuel leader. « C'est un match déterminant pour la suite, et pour nous, et pour Villeneuve. Si nous gagnons, ce sera un exploit. Si nous faisons match nul ce sera un très bon résultat. Si nous perdons, nous perdrons du terrain sur Caen, s'il bat Bruille de son côté, et il sera difficile de revenir à trois journées de la fin », analyse Guillaume Marais, l'entraîneur.
Il faut cependant rester lucide, les Rouennais ne partent pas favoris. Villeneuve-sur-Lot, c'était l'équipe attendue en début de saison pour jouer la première place. Elle est au rendez-vous. Elle n'a perdu qu'un seul match contre Caen en octobre. Depuis, elle a enchaîné les victoires (8) et quelques matches nuls (4). « L'équipe est constituée de trois gros calibres capables de scorer. Ce sont Gavin Rumgay n° 62 et Kou Lei n° 32 qui sont 2e et 3e meilleurs performers de la poule. Nous devrions avoir Jérémy Petiot n° 56 comme troisième joueur », indique le coach rouennais.

 
« Repartir sans regret »
Pas de doute, toute l'équipe du SPOR devra être à 100 % pour parvenir à accrocher un résultat. Elle y était d'ailleurs parvenue à l'aller en réalisant un beau 3 à 3. Josef Simoncik (n° 31) avait été impérial, produisant une copie parfaite avec deux succès sur les cadors. Mais pourra-t-il reproduire un match de cette qualité ?
Guillaume Marais a parlé à ses joueurs. « Je leur ai dit qu'il faudra qu'ils repartent de là-bas sans regret, sans remords, avec le sentiment d'avoir tout fait pour être à la hauteur de l'événement. Je sais que nous avons les moyens de faire un résultat. Mais il ne faut pas que les joueurs se laissent envahir par l'enjeu. Ils doivent jouer sans pression pour réussir. »
Si les Rouennais perdent, ils auront encore une carte à jouer assure leur coach. « Il n'y a pas de vérité absolue dans ce championnat. Les données évoluent vite. Mais j'ai confiance en mes troupes pour ce match compliqué. »
Face au leader, le SPO Rouen entend bien accrocher un résultat. Et c'est les yeux dans les yeux que les Rouennais affronteront ce soir les joueurs de Villeneuve-sur-Lot.

Ce soir, Marko Jevtovic et les Rouennais aimeraient reproduire le match « référence » de la phase aller (photo Stéphanie Péron)

Sur les cinq matches encore inscrits au calendrier du SPO Rouen, trois le sont contre les trois premiers : Villeneuve-sur-Lot, Caen, et Morez ce soir. On comprend dès lors l'enjeu de la journée. « Si nous gagnons, nous resterons en position d'accession. Si nous perdons, nous serons dans une situation délicate, avec l'espoir qu'une autre journée puisse profondément modifier les positions comme celle de la semaine dernière », prévient Guillaume Marais, l'entraîneur rouennais.
Ce match, l'équipe du SPO Rouen l'attend, elle s'est particulièrement bien préparée pour reconduire son succès de l'aller 4 à 2. « Pour moi à l'aller, nous avons livré notre match référence, avec une grosse intensité, des moments de jeu très forts et un concours de circonstance favorable », rappelle le coach. En sera-t-il de même cette fois-ci ?
 

« Un match de très haut niveau »
Après sa défaite contre Nice (4-1), l'équipe jurassienne a été sermonnée par son président qui ne cache pas ses ambitions. Il a même annoncé qu'il se séparerait de deux de ses joueurs et s'en est justifié. « Keinath et Nilsson ont montré de grosses faiblesses mentales notamment dans les matches cruciaux pour la montée. » L'effet a été immédiat. Ses joueurs se sont réveillés contre Fontenay (4-0). Thomas Keinath (n° 20) s'est relancé, Peter Nilsson (n° 64) va mieux, Chen Jia (n° 45) continue de soigner ses statistiques (73 % de victoires).
« Nous aurons devant nous une équipe à 100 %. Je m'attends à un match de très haut niveau, avec de la tension. Il faudra que nous restions bien dans notre bulle, que nous mettions la pression. La composition d'équipe sera importante, je pense », assure Guillaume Marais. Il réfute l'idée que ses joueurs ne gèrent pas l'enjeu. « A plusieurs reprises, contre Villeneuve-sur-Lot, Morez, Fontenay, ils ont montré qu'ils avaient de la force de caractère. »
En conséquence, il croit aux chances de son équipe. « Les battre de nouveau serait un exploit, mais c'est à notre portée. En revanche, viser le match nul me paraît tout à fait raisonnable ». Un gros enjeu, une issue incertaine… le match devrait être spectaculaire.

SPO Rouen - Morez, ce soir à 19 h 30, salle Pélissier.
Face à Morez, ce soir, le SPO Rouen rentre dans une sorte de play-offs. Chaque victoire aura son prix, chaque défaite aussi. Avec au bout peut-être une montée en Pro A.

Son expérience acquise en équipe de France, son jeu brillant devant la table, son état d'esprit en général accordent à Eric Varin un statut particulier aux yeux de ceux qui suivent le parcours du SPO Rouen en Pro B. Il a dernièrement remporté le 4e tour du Critérium fédéral en battant notamment Abdel Salifou n°29 et enchaîné avec deux victoires contre Fontenay. Son net retour en forme peut être utile à son équipe pour aborder la fin du championnat.

 
La forme semble revenir au bon moment ?
Eric Varin : « Oui, on peut interpréter mes derniers résultats comme un regain de forme, mais je peux dire que mon niveau de jeu n'a pas évolué. Avant, je ne concrétisais pas, j'y suis mieux parvenu ces dernières semaines. Mes succès m'ont redonné de la confiance. Depuis le début de saison, mon parcours est très correct puisque j'affiche 50 % de réussite en championnat. Tous les joueurs qui m'ont battu étaient des leaders, ceux de mon niveau je les ai battus. Je suis certainement parmi les meilleurs troisièmes joueurs de la division, dommage de ne pas avoir fait quelques perfs. »

 
Pouvez-vous apporter votre expertise sur la fin du championnat ?
« La dernière journée nous a été favorable, le classement s'est resserré. Nous sommes toujours dans la course pour la montée. Nous aurions pu espérer un peu mieux puisque nous avons perdu deux fois Nice. En revanche, nous avons été capables de tenir les meilleurs. Le calendrier qui nous attend est difficile, mais exaltant. Nous n'avons plus de calcul à faire. Il faudra maintenant être à 100 % face aux quatre premiers pour accrocher la 2e place. La donne est simple, Marko (Jevtovic) devra tenir son rôle de leader, Josef (Simoncik) retrouver plus de régularité, et moi apporter un point à chaque fois. »

 
Bruille peut-il vous poser des problèmes ?
« Ce n'est pas mon habitude de sous-estimer un adversaire. Bruille, comme n'importe qui, peut poser des problèmes. Thomas Lebreton n° 75, qui était chez nous l'année dernière, fait une bonne saison et est capable de nous inquiéter, tout comme le Suédois Simon Arvidsson n° 105. Et puis les Nordistes jouent leur peau en Pro B, ils vont tout faire pour se maintenir. J'espère que ça tournera en notre faveur. Nous devons rester sous pression, ne rien lâcher. »

Si le championnat s'arrêtait aujourd'hui, le SPO Rouen ne serait pas sur le podium. Force est de constater que le recrutement du Tchèque Josef Simoncik (n° 31) n'a pas apporté le rendement escompté à l'équipe. L'entraîneur Guillaume Marais s'en explique.
 

Simoncik pointe à 53 % de victoires. Attendiez-vous mieux ?
Guillaume Marais : « Effectivement, tout le monde attendait mieux. Il a été brillant sur de bonnes équipes comme Morez, Villeneuve-sur-Lot, mais à côté, il a été décevant sur d'autres comme Nice, Metz. Il est très irrégulier, un peu fragile. C'est un garçon humainement attachant, mais je suis obligé de dire que nous restons sur notre faim. S'entraîne-t-il suffisamment, souffre-t-il physiquement, c'est difficile à dire car je ne l'ai pas sous la main au SPO Rouen. Je pense qu'il a un déficit de confiance en ce moment. 53 % de réussite, ce n'est pas normal pour un joueur de sa trempe. J'attends qu'il se remette en question, qu'il réagisse. Il en est conscient »
 

Le podium reste-t-il accessible ?
« En l'espace de deux matches, le classement s'est considérablement resserré. On peut se retrouver en difficulté si on perd contre Fontenay, mais dans le même temps, si nous gagnons nous ne serons qu'à trois points des deux premiers, s'ils l'emportent aussi. Le podium est toujours dans nos cordes. Mais pour cela, je l'ai dit aux joueurs, j'attends d'eux de la volonté, du dynamisme, je dirai même de l'abnégation. Ils ne sont pas là pour se contenter de s'imposer sur des rencontres sans enjeu, ils sont aussi là pour se surpasser dans les grands rendez-vous. Au dernier match face à Nice, ils n'ont pas montré leur désir de s'affirmer. »
 

Fontenay est-il un match piège ?
« Par excellence, c'est un match traquenard effectivement si on compare notre défaite 4 à 1 et son match nul 3 à 3 sur le même adversaire Nice. Tous les ans, les Fontenaisiens finissent forts. Ce sont des bagarreurs, à l'image de Medhi Bouloussa (n° 80) qui enchaîne les bons résultats internationaux. Leur équipe est bien entendu à notre portée sur le papier, mais on peut quand même se poser des questions. A nous d'être sérieux, appliqués, de rebondir pour rester au contact des meilleurs. »

L'équipe du SPO Rouen a été bousculée mardi soir par Nice. Elle s'est inclinée nettement 4 à 1 et rétrograde à la 5e place.

Marko Jevtovic a entretenu l'espoir un moment mais cela n'a pas suffi (photo Stéphanie Péron)

Disons-le franchement, les Rouennais sont passés à côté de la rencontre qui constituait l'un des rendez-vous importants des matches retour. Ils ont manqué d'énergie, de détermination, et n'ont pas assuré le spectacle face à de très bons adversaires, vifs et conquérants. « Je dirais que nous avons manqué d'un soupçon de réussite, mais surtout nous avons péché dans la finition des sets, lorsque nous menions », tempère le coach Guillaume Marais.
Le premier set du premier match donne tout de suite la température des forces en présence. Le Tchèque du SPOR Josef Simoncik (n° 31) prend un 11-1 peu glorieux face au longiligne Admir Duranspahic (n° 52). Même s'il réagit dans le 3e set (11-5), il perd logiquement 3 à 1 sans vraiment s'engager.
Son équipier Marko Jevtovic (n° 42) remet aussitôt de l'ordre dans la maison en canalisant le Mexicain Marcos Madrid (n° 59). Il se montre plus filou notamment sur les balles courtes en remise de service. Eric Varin (n° 66), préféré au jeune Can Akkuzu, rentre en piste pour la troisième rencontre avant la pause. Son jeu déroutant ne l'empêche pas d'être pris de vitesse par les frappes du coup droit ravageuses de l'excellent Jésus Cantero (n°73) qui s'impose 3 à 0.

Un entraîneur déçu
A 2-1 en faveur des Niçois, tout le monde sent bien que les Rouennais ont le souffle court. Duranspahic porte l'estocade à la reprise en crucifiant un bon Jevtovic 11 à 7 à la belle. Les deux grosses fautes du Rouennais à 7 partout le condamnent. Les Niçois enfoncent le clou avec Jésus Cantero qui assomme Simoncik en trois sets secs et sonne le glas des chances du SPOR.
Guillaume Marais, dans son coin, ne masque pas sa déception. « Il fallait que tout le monde soit à 100% pour l'emporter, c'est loin d'être le cas. Tout cela montre nos limites actuelles face aux bonnes équipes de la poule. Nice a été bien meilleur que nous, et sa nouvelle recrue Jésus Cantero nous a posé des problèmes que nous n'avons pas solutionnés. Cette défaite va nous coûter cher ». Il cherche néanmoins un remède à apporter. « Il faut que nous soyons plus sérieux, plus exigeants dans notre préparation. Notre prestation ne reflète pas le niveau de nos joueurs. Nous nous devons de réagir ». Maintenant 5e, le SPOR n'accuse que 3 points de retard sur les deux premiers Caen et Villeneuve-sur-Lot. Il peut encore rebondir.

A Rouen , Nice bat le SPO Rouen 4 à 1

Duranspahic (n° 52 Nice) bat Simoncik (n°31 SPOR) 3 à 1 (11-1, 11-9, 5-11, 11-7) ; Jevtovic (n°42 SPOR) bat Madrid (n° 59 Nice) 3 à 1 (9-11, 12-10, 11-9, 11-6) ; Cantero (n°73 Nice) bat Varin (n°66 SPOR) 3 à 0 (11-9, 11-7, 11-9) ; Duranspahic (Nice) bat Jevtovic (SPOR) 3 à 2 (12-10, 11-8, 8-11, 8-11, 11-7) ; Cantero (Nice) bat Simoncik (SPOR) 3 à 0 (11-8, 11-9, 11-7).